La jalousie entre frères et sœurs : je dirais que c’est un sujet commun à de nombreuses familles. Aujourd’hui, nous allons voir comment le gérer à la maison !
Le joyeux chaos d’une famille élargie, la joie des fêtes avec plusieurs enfants : quel est l’envers d’une image aussi poétique ? Certainement la jalousie entre frères et sœurs !
Sommaire
La fratrie : rêve ou cauchemar ?
Si le rêve d’offrir un “partenaire pour la vie” à l’enfant unique caresse l’esprit de nombreux parents aujourd’hui, la crainte d’observer une jalousie entre frères et sœurs freine la recherche d’un deuxième enfant. Surtout lorsque le tempérament du premier enfant s’avère vif, les parents prennent le temps de chercher un autre enfant. Les mères et les pères anticipent les crises et les régressions, qui ne se produisent cependant pas toujours. Du moins pas immédiatement. Pourquoi ? Parce que les relations familiales qui sont modifiées par l’arrivée d’un nouvel enfant sont reconfigurées d’une manière nouvelle et non prédéterminée.
La jalousie entre frères et sœurs : une dynamique complexe
La littérature psychologique décrit la jalousie entre frères et sœurs comme une dynamique complexe, caractérisée par l’ambivalence affective, les craintes et les désirs des enfants. De plus, l’expérience avec les enfants montre que la jalousie ne concerne pas nécessairement l’aîné, mais parfois le deuxième ou le troisième enfant.
Cet article a pour but de vous aider à vous orienter dans le monde complexe des relations entre frères et sœurs et, surtout, à trouver de nouvelles perspectives et interprétations dans votre vie quotidienne avec vos enfants. Pour ce faire, je vous proposerai, comme toujours, quelques stratégies pédagogiques pratiques et quelques références théoriques simples, mais utiles pour clarifier nos idées. C’est pourquoi nous commencerons aujourd’hui par le concept d'”ambivalence affective” qui est utile pour comprendre la complexité des sentiments que ressentent vos enfants.
Jalousie entre frères et sœurs et ambivalence émotionnelle : toutes les nuances de l’amour entre frères et sœurs
Avez-vous déjà été témoin d’une démonstration de protection, d’un câlin, d’une action défensive entre frères et sœurs ? Peut-être que face à une réprimande de votre part, la petite sœur “jalouse” intervient pour protéger l’autre ? Un psychologue évolutionniste expliquerait ce qui se passe par l’ambivalence émotionnelle qui caractérise souvent les relations. Par cette expression, les experts font allusion à la coexistence d’émotions intenses de sens opposé à l’égard d’un même sujet. C’est ici que se mêlent dans la relation la tendresse la plus infinie et l’aversion la plus craintive. A quoi sert de connaître ce phénomène ?
C’est pour te donner un soupir de soulagement, maman. Cela vous aidera à repenser la difficulté que vous voyez chez les enfants, papa ! Car s’il est vrai que la jalousie entre frères et sœurs est un obstacle à la sérénité familiale, il faut être capable de voir qu’elle n’est pas la seule dimension active entre eux !
Jalousie du frère aîné
Il s’agit de la forme la plus fréquente, celle qui survient lorsqu’après deux, trois, quatre ans de vie d’enfant unique ou d’enfant plus jeune, papa et maman annoncent l’arrivée d’un bébé. On observe que les expériences de jalousie sont plus fréquentes lorsque la différence d’âge entre les frères diminue. Plus la différence d’âge s’accroît, plus la tendance est d’adopter des attitudes de protection et de soin envers ceux qui arrivent plus tard. Dans les consultations éducatives où l’aîné a entre deux et quatre ans, les parents rapportent souvent des épisodes de rejet du nouvel arrivant ou d’indifférence ostentatoire. Les familles signalent également une diminution du comportement autonome et des demandes d’attention constante. La jalousie entre frères et sœurs s’exprime parfois par un comportement prétentieux ou colérique. Tous ces événements donnent lieu à un sentiment de culpabilité et d’impuissance de la part de la nouvelle mère et du nouveau père.
Comment gérer ces situations ?
Tout d’abord en différenciant l’intervention en fonction du comportement qui se manifeste. La jalousie entre frères et sœurs s’exprime-t-elle par des crises et des prises de position soudaines ? N’oubliez pas que la cohérence et l’équilibre sont d’autant plus importants lorsque le cœur de votre enfant vacille. Le fait de céder à toutes ses manifestations n’arrêtera pas l’escalade des demandes et n’aidera pas votre enfant à calmer ses insécurités. Gardez les règles que vous avez toujours eues, avec une douce fermeté. Travaillez plutôt sur la prévention, puis sur la création de moments ad hoc pour vous, de détente et de complicité agréable.
Comment construire efficacement cette stratégie ?
Le secret consiste à activer ces moments de qualité loin des occasions de crise et de prétention. N’oubliez pas qu’un quart d’heure par jour suffit pour inverser le cours des choses et améliorer la situation. L’objectif éducatif est d’anticiper la demande d’attention de l’enfant et d’éviter le risque qu’il associe l’obtention de votre attention exclusive à des demandes.
Et si la jalousie s’exprime par une attitude de moindre autonomie de l’enfant plus âgé ?
Dans ce cas, le mot clé est la MÉDIATION. Cela signifie que, face à l’énorme changement que vit votre aîné, nous répondrons parfois à son besoin physiologique de se sentir à nouveau petit. Nous accepterons de l’aider à réaliser certaines routines acquises. Dans d’autres cas, cependant, nous refuserons la demande, en prenant soin de toujours offrir une communication chaleureuse et présente. Parfois même ironique, pourquoi pas ! Dans ces cas-là, plutôt que de dire “Mais tu es un grand garçon maintenant, je ne peux pas t’habiller !
“hmmm, maman ne se rappelle pas comment mettre cette chemise… ah, oui, peut-être qu’elle la mettait sur cette petite jambe là !
L’erreur de clameur, la libération d’endorphines provoquée par le rire, ont le mérite de diluer le climat. En agissant ainsi, vous réduisez la demande et prédisposez l’enfant à la collaboration.
Jalousie fraternelle : d’autres astuces à utiliser…
Encore une fois, lorsque l’enfant jaloux manifeste son malaise par une demande d’aide inutile, plutôt que de la refuser, vous pouvez définir votre soutien en le circonscrivant par quelque chose comme :
“On va faire comme ça : tu mets ta veste et maman la boutonne…”
Comme vous pouvez le voir dans cet exemple très simple, l’idée est de ne pas faire en sorte que l’enfant se sente inadéquat ou ridicule, et de répondre à ses besoins en l’aidant de manière partielle mais accueillante.
Un autre stratagème éducatif pour surmonter les doutes et les incertitudes d’un enfant, qui est récemment devenu l’aîné, peut être de lui faire ressentir l’appréciation et l’affection que nous avons pour lui, tout en conversant avec quelqu’un d’autre.
De toute évidence, pour que l’action soit réussie, elle doit être répétée de manière authentique et placée dans un contexte apparemment décontracté. En effet, à partir de 18 mois environ, les enfants sont capables de saisir la contradiction entre les messages verbaux et non verbaux. L’attention portée à la communication doit donc être précise afin qu’elle soit fonctionnelle et rassurante pour leur émotivité.
Et quand la jalousie entre frères et sœurs se transforme en une véritable rancune contre le plus jeune ?
Dans ces cas, en attendant que le temps soutienne la construction du nouvel équilibre familial, nous intervenons de manière stratégique. Il ne suffit pas de dire que nous serons disponibles dès que nous aurons pris soin du bébé : il faut d’abord faire preuve d’empathie envers l’enfant plus âgé, envers la fatigue qu’il ressent chaque fois que nous lui demandons d’attendre. Quelque chose comme :
“C’est vrai… tu as absolument raison, mon amour. Maman te demande toujours d’attendre que son petit frère/sœur soit endormi(e) pour qu’elle puisse nous écouter et passer du temps ensemble. Ouf… il faut vraiment être patient maintenant ! Petit à petit, il va grandir et ce sera plus facile !”
En respectant la fatigue émotionnelle de l’enfant, qui est constamment obligé de reporter ou d’attendre, on atteint deux objectifs éducatifs :
- Il confirme l’affection et la compréhension de l’enfant ;
- Elle facilite la verbalisation des émotions de l’enfant, limitant ainsi le risque qu’elles se traduisent par des actes de colère.
L’immaturité cérébrale des enfants les prédispose à mettre en scène leurs émotions avant même qu’ils n’en aient pris conscience.
Jalousie du cadet
La jalousie entre frères et sœurs, bien que moins fréquente, peut également toucher les jeunes enfants. Elle s’exprime généralement par une demande importante d’attention et d’accès à la mère, qui a du mal à trouver des stratégies d’intervention, précisément parce que les demandes viennent du plus jeune enfant.
Et quand le petit frère ou la petite sœur exige, touche ou veut le jouet préféré de l’autre ?
Nous veillerons à protéger les objets préférés de chaque enfant, y compris le grand frère ou la grande sœur. La tradition éducative veut que, au nom du partage, tous les jouets soient une propriété commune, surtout s’ils sont demandés par le plus jeune enfant. En réalité, définir les objets qui peuvent être partagés et ceux qui peuvent être utilisés exclusivement enseigne le respect d’autrui et permet à tous vos enfants de se sentir protégés dans leur individualité.
Jalousie du frère ou de la sœur plus jeune exprimée par un attachement physique
Lors des consultations éducatives, les familles décrivent la jalousie de leur jeune enfant comme une manifestation continue de l’attachement et de la proximité physique. Dans ce cas également, pour que l’enfant puisse supporter le changement et passer à un mode plus autonome, il est essentiel de le ferrer d’une manière sûre mais douce. Au lieu de refuser la possibilité de se coucher dans les bras, par exemple, il peut être utile d’enseigner d’autres façons d’être ensemble :
“Le dos de maman a mal pour te tenir, mais tu sais ce qu’on peut faire ? Allons dans la chambre main dans la main et embrassons-nous quand nous y serons !”.
Prévoir plusieurs étapes intermédiaires, répondre au besoin émotionnel sans subir les demandes, mais en les orientant, est toujours une approche gagnante avec les petits. De cette manière, nous posons les bases de l’autonomie, sans jamais renoncer aux besoins affectifs.
La jalousie entre frères et sœurs : comment construire la relation ?
Bien que la construction d’une relation de complicité prenne du temps, certaines interventions peuvent faciliter ou entraver son développement.
Outre les différentes caractéristiques de chaque famille, quelles mesures sont toujours valables ?
- Éviter les comparaisons est toujours une bonne idée : les enfants restent deux individualités distinctes, souvent différentes.
- Essayer de stimuler un comportement vertueux en rappelant celui d’une autre personne ne plaît pas aux adultes, et encore moins aux enfants. Le spontané “Regarde ta sœur, pourquoi ne fais-tu pas pareil ?” déclenche des sentiments de frustration et de jalousie.
- Et quand ils se battent ? Contrairement à l’idée répandue selon laquelle il faut “les laisser faire eux-mêmes”, les enfants ont besoin d’être guidés pour apprendre à gérer les conflits. Pour ce faire, je vous suggère d’agir de manière contre-intuitive : au lieu d’intervenir pour “gronder” le fautif, adressez-vous d’abord à lui et décrivez le processus dont vous avez été témoin :
“Avez-vous pris sa poupée parce que vous vouliez l’utiliser ? Ok, mais ta soeur joue avec maintenant. Quand elle aura fini, ne vous inquiétez pas, vous le prendrez. Mais désormais, rendons-le à ta sœur. Tiens, chéri, tu utilisais celui-là”.
Grâce à cette intervention éducative, vous bénéficiez de plusieurs avantages :
- Vous restez dans le processus, c’est-à-dire que vous aidez les enfants à comprendre ce qui se passe.
- Répondez aux besoins des deux, mais prévoyez un temps, un rythme, pour leur épanouissement.
- S’adresser à l’enfant lésé, c’est d’abord agir sur l’origine, sur le fusible d’où est partie la querelle.
Comment gérez-vous la jalousie entre frères et sœurs ?
Parlez-nous de vos stratégies éducatives et dites-nous si vous avez trouvé quelque chose que vous utilisiez déjà !
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