blackpink qui est la plus moche
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La plus moche des Blackpink : une étiquette injuste ?

Avez-vous déjà ressenti cette douleur sourde quand quelqu’un vous compare à vos amis ou collègues ? Cette sensation désagréable de ne pas être à la hauteur ? Maintenant, imaginez cette comparaison amplifiée par des millions de personnes sur internet. Dans l’univers impitoyable de la K-pop, les artistes subissent quotidiennement ce genre de jugements, particulièrement sur leur apparence physique. Qui est “la plus belle” ? Qui est “la moins jolie” ? Ces étiquettes cruelles, souvent attribuées sans considération pour les conséquences psychologiques qu’elles engendrent, révèlent notre propension collective à hiérarchiser la beauté selon des critères arbitraires. Pourquoi ressentons-nous ce besoin de comparer ? Quels standards de beauté guident ces jugements ? Et surtout, quel impact ces comparaisons ont-elles sur les principales concernées ?

En bref

Au cœur de cet article se trouve une controverse persistante : l’étiquette de “la plus moche” souvent attribuée à Jisoo au sein du groupe mondialement célèbre Blackpink. Cette désignation injuste soulève des questions fondamentales sur les standards de beauté dans l’industrie K-pop et leur impact psychologique dévastateur sur les artistes. La pression esthétique, particulièrement intense dans ce milieu, pousse parfois les idoles à recourir à des régimes drastiques ou à la chirurgie esthétique pour se conformer aux attentes. Ces comparaisons constantes entre membres d’un même groupe reflètent des problèmes sociétaux plus larges : notre obsession collective pour l’apparence physique et la tendance à réduire la valeur d’une personne à son physique. Nous explorerons comment ces critiques s’inscrivent dans un contexte culturel spécifique, où les standards de beauté diffèrent considérablement entre l’Asie et l’Occident, et comment les réseaux sociaux amplifient ce phénomène toxique.

Blackpink : phénomène mondial et pression esthétique

Blackpink s’est imposé comme l’un des groupes de K-pop les plus influents de la planète. Formé par YG Entertainment, ce quatuor féminin composé de Jisoo, Jennie, Rosé et Lisa a conquis le monde avec ses performances énergiques et son style distinctif. Leur succès dépasse largement les frontières de la Corée du Sud, comme en témoigne leur performance historique au festival Coachella ou leurs multiples records sur YouTube. Le clip “How You Like That” a notamment été visionné 86,3 millions de fois en moins de 24 heures, établissant un record mondial. Depuis septembre 2021, Blackpink est devenu l’artiste musical avec le plus d’abonnés sur YouTube, atteignant 92 millions d’abonnés fin 2023.

Cette notoriété s’accompagne d’une présence massive sur les réseaux sociaux, où chaque membre génère des revenus considérables. Lisa, par exemple, pourrait gagner environ 631 000 dollars par publication Instagram, selon une étude de Hopper HQ. Cette visibilité exceptionnelle a propulsé les quatre artistes au rang d’ambassadrices pour des marques de luxe prestigieuses. Mais cette exposition permanente s’accompagne d’une pression esthétique écrasante. Dans l’industrie K-pop, l’apparence physique est scrutée avec une attention obsessionnelle, créant un environnement où la perfection visuelle semble être une obligation professionnelle plutôt qu’un atout.

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Jisoo : cible de critiques injustifiées

Marie Claire Korea, CC BY 3.0 , via Wikimedia Commons

Née le 3 janvier 1995 à Gunpo en Corée du Sud, Kim Ji-soo est souvent désignée comme “la plus moche” du groupe Blackpink, une étiquette particulièrement cruelle et injustifiée. Cette perception négative trouve ses racines dans son parcours personnel, comme le révèle le documentaire “BLACKPINK: Light Up The Sky”, où l’on apprend que Jisoo a traversé une adolescence difficile, marquée par des commentaires blessants sur son apparence. Avant même de rejoindre YG Entertainment, elle avait déjà été qualifiée de “disgracieuse”, une expérience traumatisante pour une jeune fille en pleine construction identitaire.

Ce qui rend ces critiques d’autant plus absurdes, c’est le parcours impressionnant de Jisoo. Initialement auditionnée pour la division d’acteurs de YG Entertainment, elle a dû improviser une performance vocale qui a convaincu l’agence de l’engager dès le lendemain. Après cinq ans de formation intensive, elle a développé des compétences remarquables en chant et en danse. Son taux d’engagement sur Instagram atteint l’impressionnant score de 3,47%, considéré comme “haut niveau” pour une personnalité de son envergure. Malgré son succès indéniable et sa popularité mondiale, ces étiquettes négatives persistent, illustrant la toxicité des comparaisons esthétiques dans l’industrie du divertissement.

La tyrannie des comparaisons au sein des groupes féminins

L’industrie de la K-pop fonctionne selon un modèle qui encourage implicitement les comparaisons entre membres d’un même groupe. Chaque idole se voit attribuer un “rôle” spécifique : la “visuelle” (celle considérée comme la plus belle), la “danseuse principale”, la “vocaliste principale”, etc. Cette catégorisation, bien qu’utile pour définir les contributions artistiques de chacune, crée inévitablement une hiérarchie où l’apparence physique joue un rôle prépondérant. Les fans et les médias amplifient ce phénomène en créant constamment des classements basés sur la beauté, générant une compétition malsaine entre des artistes qui sont pourtant censées former une unité cohérente.

Cette pratique révèle une contradiction flagrante : alors que ces artistes sont admirées pour leur talent, leur travail acharné et leur personnalité, elles sont simultanément réduites à leur apparence physique. Un exemple frappant de cette dynamique toxique s’est manifesté lors d’une émission où un journaliste a établi une comparaison condescendante entre Jisoo et les autres membres de Blackpink, provoquant l’intervention immédiate de l’animatrice Park Kyung Rim pour défendre la chanteuse. Ces situations, loin d’être anecdotiques, illustrent comment l’industrie du divertissement normalise des comportements qui seraient considérés comme du harcèlement dans d’autres contextes professionnels.

Standards de beauté fluctuants selon les cultures

La perception de la beauté varie considérablement entre les cultures asiatiques et occidentales, créant des critères d’évaluation parfois diamétralement opposés. Ces différences culturelles expliquent en partie pourquoi certaines idoles K-pop, considérées comme des canons de beauté en Asie, peuvent faire l’objet de critiques en Occident, et vice versa.

CritèreStandards asiatiquesStandards occidentaux
TeintPeau claire et translucide (“peau de verre”)Peau bronzée, hâlée
SilhouetteCorps très mince, frêleCorps plus courbes, formes plus prononcées
VisagePetit visage en forme de V, mâchoire fineDiverses formes de visage acceptées
YeuxGrands yeux avec paupières doublesDiversité des formes d’yeux valorisée
LèvresPetites lèvres, aspect juvénileLèvres pulpeuses et définies
Style vestimentaireModeste, mignon (“aegyo”)Plus révélateur, met en valeur le corps

En Corée du Sud, l’idéal esthétique féminin privilégie un aspect juvénile et innocent, avec une peau impeccable, un petit visage en forme de V et un corps extrêmement mince. L’écart entre les cuisses (thigh gap) et la peau translucide sont particulièrement valorisés. Cette vision holistique de la beauté, influencée par la médecine traditionnelle chinoise, considère que la beauté émane de l’intérieur vers l’extérieur. À l’inverse, les standards occidentaux tendent à célébrer davantage la diversité des morphologies, bien que certains critères comme les lèvres pulpeuses ou la peau bronzée y soient particulièrement prisés.

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L’impact des réseaux sociaux sur la perception de soi

Les plateformes comme Instagram jouent un rôle amplificateur dans la propagation des jugements esthétiques et leur impact psychologique. Une étude menée par Happydemics révèle que 53% des utilisateurs d’Instagram estiment que cette plateforme influence leur estime de soi. Ce chiffre grimpe à 56% chez les 15-34 ans, tranche d’âge qui constitue le cœur du public de la K-pop. Les réseaux sociaux créent un environnement propice aux comparaisons constantes, où les images soigneusement sélectionnées et retouchées deviennent la norme à laquelle chacun se mesure.

Pour les membres de Blackpink, cette dynamique prend une dimension vertigineuse. Lisa détient le record du nombre d’abonnés Instagram pour une artiste K-pop avec plus de 90 millions de followers en mars 2023, dépassant même des artistes occidentales comme Dua Lipa. Cette popularité phénoménale s’accompagne d’une exposition permanente aux commentaires, positifs comme négatifs. Le paradoxe est saisissant : ces mêmes plateformes qui permettent aux artistes de générer des revenus considérables (Lisa pourrait gagner jusqu’à 836 millions de wons coréens par publication) sont aussi le vecteur de critiques dévastatrices sur leur apparence. Cette situation crée une relation ambivalente avec les réseaux sociaux, à la fois source de validation et de souffrance psychologique.

Chirurgie esthétique : entre rumeurs et pression sociale

Dans l’industrie K-pop, la chirurgie esthétique représente souvent une réponse à la pression sociale intense pour se conformer aux standards de beauté. Les rumeurs concernant les membres de Blackpink illustrent parfaitement cette dynamique complexe entre attentes esthétiques et modifications corporelles.

  • Lisa : Des spéculations persistent concernant une rhinoplastie qui aurait réduit la taille de son nez et défini son arête nasale. Le chirurgien esthétique Charles S. Lee a affirmé publiquement que Lisa aurait subi plusieurs interventions, notamment pour ouvrir les coins de ses yeux, réparer son nez, couper ses paupières, réduire son philtrum et relever son menton, pour un coût estimé à 40 000 dollars.
  • Jisoo : Bien que moins ciblée par les rumeurs de chirurgie, elle fait l’objet de comparaisons constantes entre ses photos d’adolescence et son apparence actuelle, certains attribuant les changements à des interventions mineures.
  • Jennie et Rosé : Elles ont été accusées d’avoir recours à des injections et des traitements pour maintenir leur peau parfaite et leurs traits définis, bien qu’aucune preuve concrète n’étaye ces allégations.
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Ces rumeurs, qu’elles soient fondées ou non, révèlent la pression immense exercée sur ces jeunes femmes. En Corée du Sud, la chirurgie esthétique est devenue presque normalisée dans l’industrie du divertissement, créant un cercle vicieux où les standards de beauté deviennent toujours plus inaccessibles naturellement. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les conséquences peuvent être graves : douleurs, infections, cicatrices, mais aussi répercussions psychologiques comme l’anxiété, le regret et la dépression. Face à ces allégations, les membres de Blackpink ont généralement choisi de garder le silence, une stratégie qui témoigne de la complexité de leur position.

Au-delà de l’apparence : talent et accomplissements

Réduire les membres de Blackpink à leur apparence physique constitue une injustice flagrante au regard de leurs talents et accomplissements remarquables. Chaque membre apporte une contribution unique au groupe grâce à des compétences artistiques développées au cours d’années de formation intensive. Jisoo, initialement formée pour devenir actrice, a développé des talents vocaux impressionnants. Rosé, dernière à rejoindre le groupe après seulement quatre ans de formation, maîtrise le piano et la guitare, apportant une dimension musicale supplémentaire. Jennie, formée dès son plus jeune âge, excelle tant en rap qu’en chant. Quant à Lisa, danseuse professionnelle depuis l’enfance, elle a battu 3 000 candidats lors de l’audition thaïlandaise de YG Entertainment, devenant la première artiste non sud-coréenne du label.

Leur impact culturel dépasse largement le cadre de la K-pop traditionnelle. Blackpink a brisé de nombreuses barrières, notamment en devenant le premier groupe de K-pop féminin à se produire à Coachella. Leurs collaborations avec des artistes internationaux de renom ont contribué à l’expansion mondiale de la culture coréenne. Leur influence s’étend au-delà de la musique, touchant la mode, les causes philanthropiques et diverses industries créatives. Ces réussites professionnelles témoignent d’un travail acharné et d’un dévouement qui méritent d’être reconnus et célébrés bien au-delà des considérations esthétiques superficielles qui dominent trop souvent les discussions à leur sujet.

Vers une appréciation plus saine des artistes

Face à la toxicité des comparaisons esthétiques, une approche plus respectueuse et équilibrée de l’appréciation des artistes s’impose. Nous pouvons commencer par reconnaître la diversité des beautés plutôt que de les hiérarchiser selon des critères arbitraires. La beauté n’est pas un concept figé ni universel, mais une notion subjective qui varie selon les cultures, les époques et les individus. Célébrer cette diversité permet non seulement de valoriser chaque artiste pour ses qualités uniques, mais aussi de créer un environnement plus sain pour tous.

En tant que fans ou simples observateurs, nous avons la responsabilité de soutenir les artistes de manière positive. Cela implique de concentrer nos commentaires sur leur travail, leur talent et leur personnalité plutôt que sur leur apparence physique. Les réseaux sociaux peuvent devenir des espaces de célébration plutôt que de critique, où l’accent est mis sur les accomplissements artistiques et l’impact culturel. Cette évolution vers une appréciation plus holistique des artistes bénéficierait non seulement aux idoles K-pop, mais contribuerait plus largement à une société où la valeur d’une personne n’est pas déterminée par son apparence. La beauté authentique réside dans la diversité des talents, des personnalités et des parcours, une richesse que nous gagnerions tous à reconnaître et à célébrer.

L’étiquette de “la plus moche” n’a pas sa place dans une discussion constructive sur l’art et la culture. En remettant en question nos propres jugements et en encourageant une appréciation plus nuancée des artistes, nous contribuons à créer un environnement où chacun peut s’épanouir sans le poids écrasant des comparaisons injustes. La véritable beauté transcende l’apparence physique – elle se manifeste dans l’authenticité, le talent et la passion avec lesquels ces artistes enrichissent notre monde.

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